De Veil à Belmondo, la longue liste des hommages nationaux d’Emmanuel Macron

De Veil à Belmondo, la longue liste des hommages nationaux d’Emmanuel Macron

L’hommage national est décidé par le président de la République avec l’accord de la famille du défunt. Cet honneur était auparavant essentiellement réservé aux militaires et à quelques civils ayant eu « un passé de résistant ou un haut grade dans la Légion d’Honneur », comme Jacques Chaban-Delmas, l’Abbé Pierre ou Stéphane Hessel.

En 2015, le président François Hollande innove en décidant d’organiser aux Invalides une cérémonie pour les victimes attentats du 13 novembre. Depuis, la vaste cour a vu se succéder les hommages. Celui à Jean-Paul Belmondo sera le douzième d’Emmanuel Macron depuis le début de son mandat (2017).

– Simone Veil, le 5 juillet 2017

Rescapée de la Shoah avant d'être l'égérie de « tous les combats du siècle dernier pour les femmes, l'Europe, la justice et la dignité humaine », selon Emmanuel Macron, Simone Veil a longtemps été la personnalité la plus aimée des Français. Elle est décédée le 30 juin 2017 à 89 ans. Quelque 700 invités parmi lesquels des dizaines de personnalités françaises et étrangères avaient fait le déplacement. La famille ayant souhaité que la cérémonie soit ouverte au public, une foule d'anonymes s’était également pressé dans les galeries de la cour d'honneur, baignée par un soleil estival.

– Jean d’Ormesson, le 8 décembre 2017

« Ne fût-il pas lui même un être de clarté ? Il n'était pas un lieu, pas une discussion, pas une circonstance que sa présence n'illuminât. Il semblait fait pour donner aux mélancoliques le goût de vivre et aux pessimistes celui de l'avenir », a déclaré le président de la République dans son discours aux Invalides. Dans le parterre d’invités se trouvaient notamment, outre la famille et les proches de Jean d’Ormesson, plusieurs membres de l’Académie française, ainsi que les anciens présidents Hollande et Sarkozy. L’écrivain et académicien est mort le 5 décembre 2017 à 92 ans.

– Claude Lanzmann, le 12 juillet 2018

Un hommage national et ouvert au public a été rendu à l'ancien résistant Claude Lanzmann, réalisateur de Shoah qui consacra la majeure partie de sa vie à témoigner de l'extermination des Juifs d'Europe. La cérémonie était présidée par Edouard Philippe, Premier ministre, en raison de l’absence d’Emmnuel Macron qui assistait à un sommet de l’OTAN à Bruxelles. Celui qui fut écrivain, philosophe et journaliste a été inhumé au cimetière du Montparnasse, non loin de Simone de Beauvoir, dont il fut le compagnon. Claude Lanzmann est décédé le 5 juillet 2018 à 92 ans.

– Charles Aznavour, le 5 octobre 2018

« Pendant tant de décennies, Charles Aznavour aura rendu notre vie plus douce. Ses chansons furent pour des millions de personnes un réconfort, a affirmé Emmanuel Macron dans son hommage. Au fil des années, cette voix s'est installée dans nos vies et nous a réunis. Charles Aznavour est devenu unanimement un visage de la France. » La cérémonie s’est déroulée en présence de son entourage mais aussi de nombreuses personnalités artistiques et politiques, et du public. Charles Aznavour, dernier des géants de la chanson française, est mort le 1er octobre à 94 ans.

– Arnaud Beltrame, le 28 mars 2018

De Veil à Belmondo, la longue liste des hommages nationaux d’Emmanuel Macron

« D’autres, même parmi les braves, auraient peut-être transigé, hésité », a dit Emmanuel Macron. Arnaud Beltrame, lui « s’est dressé, droit, lucide et brave ». Ce jour-là, la France rend hommage à l’un de ses héros. Le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame est mort le 23 mars 2018. L’attaque d’un supermarché par un jihadiste à Trèbes, dans l’Aude, faisant deux morts, avait tourné à la prise d’otages. C’est alors qu’Arnaud Beltrame avait échangé sa place avec la leur. Un sacrifice qu’il a payé de sa vie.

– Treize soldats français, le 2 décembre 2019

« Treize de nos plus valeureux soldats, treize enfants de France (sont) morts pour la France, pour la protection des peuples du Sahel, pour la sécurité de leurs compatriotes et pour la liberté du monde, pour nous tous », avait déclaré le chef de l'Etat dans son éloge funèbre, aux Invalides. Le 25 novembre 2019, treize militaires étaient morts au Mali dans un accident d’hélicoptères lors d’une opération de combat contre des djihadistes.

Julien Carette, Romain Salles de Saint-Paul, Benjamin Gireud, Clément Frisonroche, Nicolas Mégard, Romain Chomel de Jarnieu, Alex Morisse, Pierre Bockel, Jérémy Leusie, Antoine Serre, Valentin Duval, Alexandre Protin et Andreï Jouk étaient âgés de 22 à 43 ans.

– Jean Daniel, le 28 février 2020

Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur devenu L’Obs, est décédé le 19 février 2020 à 99 ans. Il était considéré comme une « grande conscience de gauche » dans cet hebdomadaire. « Le plus prestigieux journaliste français s’est éteint. Il fut à la fois un témoin, un acteur et une conscience de ce monde », écrivait L’Obs. « Ce qui faisait de Jean Daniel un monument, un exemple pour toute une profession, c'était avant tout sa pratique quotidienne du métier, cette façon unique de croiser le métier de journaliste, l'amour des lettres et celui des idées », a indiqué Emmanuel Macron lors de l’hommage.

– Kévin Clément et Dmytro Martynyouk, le 7 mai 2020

En raison de l'épidémie de Covid-19, l’hommage à ces deux militaires tombés au Mali avait été retransmis par vidéo. Kévin Clément, 21 ans, avait été mortellement blessé par un tir ennemi le 4 mai lors d'une opération de lutte contre les groupes armés jihadistes au Mali. Le brigadier Dmytro Martynyouk avait succombé le 1er mai à des blessures infligées le 23 avril au Mali par l'explosion d'un engin explosif improvisé, toujours au Mali. Les deux légionnaires appartenaient au 1er régiment étranger de cavalerie de Carpiagne (Bouches-du-Rhône).

– Tojohasina Razafintsalama, le 27 juillet 2020

Ce soldat français d’origine malgache, qui appartenait au 1er régiment de hussards parachutistes (RHP) de Tarbes, avait été tué jeudi 23 juillet 2020 au Mali par un véhicule suicide. Un hommage national lui a été rendu aux Invalides.

- Samuel Paty, le 21 octobre 2020

Plusieurs centaines de personnes se sont inclinées devant la mémoire de Samuel Paty dans la cour de la Sorbonne, pour rendre hommage à cet enseignant assassiné à Conflans Saint-Honorine pour avoir montré les caricatures de Mahomet en classe. « Nous avons tous eu un de ces professeurs qui a changé le cours de notre existence. Samuel Paty était de ceux-là, a déclaré Emmanuel Macron. Faire des républicains, c’était le combat de Samuel Paty et si cette tâche aujourd’hui peut paraître titanesque, elle est plus essentielle, plus actuelle que jamais ici en France. »

– Daniel Cordier, le 26 novembre 2020

« Avec lui, c’est la mémoire vivante de la Résistance qui s’éteint. Il avait traversé ce que notre histoire a de plus brûlant, de plus douloureux, mais aussi de plus héroïque », avait réagi Emmanuel Macron à l’annonce de son décès, le 20 novembre 2020, à 100 ans. Ancien secrétaire de Jean Moulin devenu marchand d’art réputé après la guerre, le compagnon de la Libération Daniel Cordier était l’un des tout premiers Français à avoir rallié les Forces françaises libres en juin 1940.

– Tanerii Mauri, Quentin Pauchet et Dorian Issakhanian, le 4 janvier 2021

Plusieurs centaines d'anonymes, mais aussi de pompiers, de militaires et d'anciens combattants s'étaient massées sur le pont Alexandre-III pour voir passer le cortège funèbre de trois voitures. Le brigadier-chef Tanerii Mauri, le chasseur de 1ère classe Quentin Pauchet et le chasseur de 1ère classe Dorian Issakhanian avaient été tués par une mine artisanale le 28 décembre 2020. Ils étaient âgés d’une vingtaine d’années.

– Gisèle Halimi, « début 2022 »

Un hommage national est prévu « début 2022 » pour saluer la mémoire de l’avocate féministe, décédée le 28 juillet 2020 à 93 ans.

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