Test casque gaming EPOS H3 - Clarté, puissance et confort, le combo gagnant

Test casque gaming EPOS H3 - Clarté, puissance et confort, le combo gagnant

«A star is born» Jonyboy, le 5 juin 2021 @ 14:00 - 0 réaction(s)

Successeur du Sennheiser-EPOS GSP 300 testé l’année dernière, le EPOS H3, casque gaming filaire et milieu de gamme de la marque, débarque. S’il perd sa griffe Sennheiser, entérinant au passage la fusion de la branche communication de la marque et de EPOS ainsi chargée des produits gaming, le casque EPOS H3 se veut conserver tout le savoir-faire du fabricant allemand et affiche un niveau de prestation en hausse. Et il n’en faudra pas moins pour rivaliser avec un prédécesseur extrêmement bien accueilli en son temps.

Bon pour les yeux

Pour ce faire, EPOS se donne les moyens de ses ambitions et le casque monte en gamme... et en prix ! Disons-le d’entrée de jeu, affiché à 119 €, c’est 20 € de plus que le GSP 300 sorti l’année dernière. Cela peut paraître élevé pour un casque gaming rappelons-le filaire, mais il ne faudra pas longtemps pour comprendre où sont passés ces écus supplémentaires demandés en échange. Le packaging d’abord, tout de noir vêtu dans notre version, se veut sobre et élégant. Son ouverture révèle directement le produit dans son plus simple appareil, les câbles et la notice se trouvant dans une petite boîte en carton à ses côtés, le tout lové en un écrin de mousse donnant quelque allure premium à cet unboxing. EPOS a soigné cette partie de l’expérience et la prise de contact avec ce H3 est particulièrement satisfaisante.

Le EPOS H3 se voulant entièrement multiplateforme, deux câbles sont fournis. D’un mètre chacun (ce qui ne fait pas 2 mètres de longueur de câble, telle qu’affichée dans les spécifications, attention EPOS !), deux connectiques sont proposées : l’une en mini-jack tout indiquée pour les consoles et portables, l’autre en double coax (enceintes / micro) pour les PC fixes. On regrettera cependant la connectique côté casque ; au format propriétaire semblable à un « micro-jack », cela empêche d’emblée tout remplacement par un câble standard et oblige en cas de dommage le passage par le store du fabricant, heureusement fourni en pièces de remplacement. Il ne sera pour autant probablement pas utile d’en arriver là, car ces câbles soigneusement sur-tressés et souples à la fois laissent présager une belle longévité.

Sans aucune distorsion et avec une réserve de puissance surprenante, le EPOS H3 sait révéler à chaque morceau sa couleur

Après cette fine analyse de notre expert Jean-Raoul Ducable, revenons-en à notre star du jour, le « micro-casque de gaming à acoustique fermée » lui-même tel qu’aime à le désigner EPOS en son catalogue. Dans la lignée du packaging, la présentation du EPOS H3 séduit. Dans la version noire « Onyx Black » dont nous disposons mais également disponible en blanc « Ghost Snow », l’association des matériaux paraît exemplaire et très qualitative. Du plastique noir satiné à glossy des écouteurs et du micro au simili-cuir rembourré de l’arceau et des coussinets, en passant par la partie en velours de ces derniers par lequel les contours de nos oreilles ne demandent qu’à être caressés, le tout semble particulièrement bien étudié et invite à s’en saisir.

Une grande molette « à plat » particulièrement accessible

En main, nous découvrons ainsi des courbes généreuses pour un poids plume de 270 g (hors câble), une ligne originale faite d’une charnière au design assumé et griffée de la marque déportant l’articulation des écouteurs vers l’arrière du plan de l’arceau. Son micro « perche », fixé sur l’oreillette gauche, est long, non interchangeable mais robuste. Il se positionne parfaitement sans jeu dans l’articulation et se met en sourdine en le relevant au travers d’un doux cliquetis très satisfaisant. Casque filaire oblige, le produit est épuré de tout bouton poussoir ou LED et ne se voit équipé que d’une molette de réglage du volume sur son écouteur droit. Très large et situé « à plat » dans la continuité de la coque de l’écouteur, invitant à un réglage précis à deux doigts, cet habillage de potentiomètre marque la différence avec les casques de jeu habituels et témoigne s’il en est d’un héritage plus audio que gaming. Au même titre, le réglage de l’arceau révèle une armature en inox du meilleur effet car, comble du luxe, graduée ! Ce détail fort bien venu permet comme sur des produits plus audiophiles d’équilibrer facilement le casque et de noter sa position idéale. De subtiles promesses en somme que nous n’avons plus qu’à tester !

Bon pour les oreilles

Armature graduée et velours, des prestations de qualité

Avant toute étude technique et décorticage de spécification, avant même de brancher la console ou le PC, le casque invite tellement à l’essai que nous le branchons sans plus tarder à notre mobile pour tester ses capacités stéréo. Collection d’albums en lossless à l’autre bout de la ligne, et c’est la première surprise. C’est propre, très propre même, bien plus propre que nombre de casques gaming testés à ce jour. Le son paraît immédiatement détaillé et particulièrement clair, sans aucun effet « sourd » que la prévalence des basses d’autres produits confère. De quoi s’interroger sur ce que le casque est en mesure de livrer sur ce point. Le temps de lancer un petit Billie Eilish et nous avons notre réponse. Le casque descend bas, très bas même. Sans aucune distorsion et avec une réserve de puissance surprenante, le EPOS H3 sait révéler à chaque morceau sa couleur, avec une mention spéciale pour son traitement des médiums. La chair de nos avant-bras pour en témoigner, les voix de Norah Jones, Mark Knopfler et autres sont parfaitement restituées ; suffisamment du moins pour faire oublier l’espace d’un instant que nous avons sur les oreilles un casque à 120 € « seulement ». C’est en croisant son reflet dans le miroir que l’on réalise qu’il nous sera compliqué de prendre le métro avec le EPOS H3. Le micro perche dressé tel une antenne nous renvoie immédiatement à l’usage premier du casque : le gaming.

Test casque gaming EPOS H3 - Clarté, puissance et confort, le combo gagnant

L’on se résout enfin à brancher le casque à notre manette et à allumer la console, une Xbox Series X en l’occurrence. Le temps de s’installer, nous ajustons le casque et notons un confort remarquable. La pression est parfaitement homogène des oreilles jusqu’au-dessus du crâne. On réalise alors tout l’avantage des charnières d’écouteurs déportées vers l’arrière comme décrit tantôt. Cela permet non seulement à l’arceau de reposer sur une zone moins sensible de la tête, plus à l’avant, mais également d’articuler les oreillettes sur un axe légèrement oblique pour au final bien mieux épouser la forme si particulière du crâne à l’arrière des oreilles. Très bon point donc. Vigilance en revanche pour les très grandes oreilles car, si nous n’avons pas été gênés personnellement, la taille contenue des oreillettes associées à de larges coussins peut paraître un peu juste. Moins de souci en revanche pour les Prince Charles en herbe car EPOS a eu la bonne idée d’incruster ses haut-parleurs en biais, amenant dans l’oreillette plus de profondeur à l’arrière qu’à l’avant pour accueillir les pavillons les plus décollés. Vraiment ce EPOS H3 coche des cases de produits bien plus hauts en gamme que son prix ne laisse suggérer.

Une qualité sonore et un confort qui ont su jusqu’à nous faire oublier les 1000 W de notre système 7.1

Console branchée, quoi de mieux qu’un petit Gears 5 pour s’en mettre plein les esgourdes. Si vous n’avez jamais eu de casque filaire relié directement au pad (i.e. sans passer par la petite interface manette permettant de régler le volume), pensez à vous rendre tout d’abord dans les paramètres de la manette. Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est bien ici que vous trouverez les niveaux de sortie sonore de la manette et la balance son du jeu / chat. Par défaut à 50%, cela vous évitera comme nous une déception quant à la puissance du casque avant de réaliser qu’il y a un problème. Car la puissance est loin d’être un problème, très loin même, que nenni. On ira même jusqu’à vous conseiller de veiller à ce que la molette de volume du casque ne soit pas au maximum lorsque vous lancez un jeu. Affichant dans ses spécifications 124 dB SPL à 1 kHz sous 1V RMS, avec une impédance de 20 Ω, nous ne sommes pas allés vérifier à la sonde, mais le son peut en effet s’avérer très, très fort. Et reprendre notre partie de Gears 5 au milieu d’un champ de bataille nous aura presque valu deux tympans. C’est très cool, mais attention !

Outre la puissance grisante du casque, ses qualités audio entraperçues lors du test stéréo se confirment. Les bruitages sont détaillés, les voix bien en place, le tout sur un fond sonore ou musical qui ne perd jamais en présence. Le casque se montre très réactif et fait preuve d’une très belle dynamique alors que les scènes les plus silencieuses ne sont polluées d’aucun souffle ni ne nécessitent de jouer avec le volume pour demeurer parfaitement claires. Le tout est très homogène et agréable mais... trop homogène peut-être. Et si l’on se payait une licence Dolby Atmos for Headphones ? Juste pour voir hein...

Xbox Series versus Playstation 5 ? L’élégance en toute circonstance

Waouh. That’s the word. La qualité acoustique du casque a beau rester intrinsèquement la même, pourtant, en Dolby Atmos, tout s’ouvre. Les jeux prennent, alors si ce n’est une tout autre dimension, leur pleine dimension. La spatialisation qui jusque-là ne nous avait ni chagrinés ni époustouflés devient remarquable, en particulier en ce qui concerne le placement des objets derrière le joueur. Un plaisir, glacial certes, que de suivre à l’oreille les déplacements de Lady Dimitrescu dans son château dans Resident Evil Village, par exemple. À tel point que, fait étrange que l’on aura du mal à expliquer, c’est la scène avant qui se retrouve être la plus discrète. Loin d’être handicapant car à même de placer les objets grâce au regard, on aurait aimé que la spatialisation soit homogène à 360°. On chipote un peu car absolument rien de rédhibitoire ici, mais c’est dire combien il faut chercher pour trouver quelque chose à redire de ce EPOS H3.

Bon pour le joueur !

Abaissons ce micro « perche » et invitons les copains à jouer pour tester la partie communication. Là encore, la capacité des haut-parleurs à reproduire les médiums remarquée plus tôt fait son effet. Les voix sur tout leur registre sont parfaitement retranscrites. Pour peu que les joueurs d’en face aient de bons micros, vous avez de quoi avec ce EPOS H3 apprécier tous les timbres de leurs voix. Quant à la captation, la perche tombe naturellement dans une position idéale qu’il ne sera plus nécessaire d’ajuster une fois en jeu. Le microphone bi-directionnel qu’embarque le EPOS H3 peut paraître simpliste, mais avec sa sensibilité affichée à -47 dB et sa réponse en fréquence surdimensionnée de 10 Hz à 18 kHz, il est surtout efficace et particulièrement bien adapté aux dimensions de la perche. Votre voix sera ainsi parfaitement captée au même titre que, par définition, quelques sons pouvant provenir de vos côtés. En revanche, vous n’émettrez aucun bruit parasite venant de la manette ou de l’écran, c’est l’avantage/inconvénient du bi-directionnel. Encore un sans-faute ici de la part de ce EPOS H3 donc à qui l’on ne peut reprocher ce parti pris, si tant est que l’on n’ait pas de problème avec une perche moins discrète que sur les modèles d’autres marques et inamovible.

De Halo à Hellblade, en passant par The Medium, Call of Duty ou encore Golf With Your Friends, le test de ce EPOS H3 fut un pur régal. Pourtant fort d’une tête (très) « généreuse », votre humble testeur ne s’est jamais fatigué du port de ce casque qui avale les heures de jeu d’affilée sans l’ombre d’une douleur ni même de sensation de chaleur désagréable dont peuvent souvent souffrir les modèles à acoustique fermée. Une qualité sonore et un confort qui ont su jusqu’à nous faire oublier durant quelques jours les 1000 W de notre système 7.1 pour y préférer deux écouteurs, il fallait le faire, chapeau EPOS.

Bilan

On a aimé :On n’a pas aimé :Kudos EPOS

En tant que casque filaire multiplateforme, non le EPOS H3 n’est pas Bluetooth, il n’est pas non plus livré avec une interface manette facilitant la balance son du jeu / chat, mais il a autant d’autonomie que votre manette ou appareil de jeu et, surtout, il va à l’essentiel, avec l’art et la manière. Quoi demander d’autre à un tel casque que qualité du son, du micro et confort ? Malgré une scène avant un poil en retrait et une licence Dolby Atmos for Headphones, si ce n’est indispensable, vivement conseillée, le EPOS H3 tient ses promesses en offrant une expérience sans compromis où confort, clarté et puissance sont les maîtres mots. EPOS signe là un produit remarquable qui rend grâce au savoir-faire de la marque allemande Sennheiser dont elle est issue en y apportant les priorités des joueurs d’aujourd’hui, au portefeuille certes un peu plus garni. Mais l’on n’est jamais assez riche pour acheter bon marché, et à 119 € prix public conseillé, le EPOS H3 en vaut chaque penny.

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