Carte « sans contact » : comment l’utiliser, quels sont les risques ?

Carte « sans contact » : comment l’utiliser, quels sont les risques ?

Comment fonctionne le paiement sans contact : définition et principe

Le paiement sans contact permet de payer avec sa carte bancaire (ou avec son smartphone) de manière dématérialisée sans avoir à taper son code confidentiel à quatre chiffres sur le terminal de paiement électronique (TPE). Ce mode de paiement est récent : c’est en 2011 que le premier terminal de paiement a été agréé, son adoption par la population a commencé à devenir significative à partir des années 2014 à 2016 (voir rubrique statistiques).

Comment ça marche ? Grâce à la technologie NFC (Near Field Communication, qui signifie en français « communication en champ proche »), elle-même basée sur la transmission RFID (Radio Frequency Identification ou « ondes radio de courte portée »), il suffit d’approcher sa carte bancaire à 3 ou 4 centimètres du terminal de paiement pour régler son achat.

Des lumières s’allument sur le TPE, puis un « bip » sonore est émis, prouvant que l’opération financière a bien été réalisée. Techniquement, la carte bancaire dispose d’une puce contenant les informations nécessaires à la transaction et d’une antenne miniature qui envoie par ondes radio de courte distance les données au terminal, lui-même équipé d’une antenne intégrée. La technologie NFC ne permet pas de retirer de l’argent à un distributeur automatique de billets (DAB).

Seules les cartes bancaires intégrant la technologie NFC peuvent effectuer un paiement sans contact. Pour les reconnaître, c’est facile : elles arborent un logo en forme d’ondes radio.

Le montant du plafond 2022 du paiement sans contact

Le montant plafond d’un paiement sans contact en 2022 est fixé à 50 euros. Ce plafond est inchangé depuis le le 11 mai 2020, date de fin du premier confinement mis en place en France pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Les détenteurs d’une carte bancaire, qui disposaient déjà du sans contact à 30 euros avant le 11 mai 2020 et qui souhaitent profiter du nouveau plafond de 50 euros autorisé depuis cette date, doivent le débloquer. Cela se fait soit par un paiement dans un magasin avec un code secret, soit via un retrait dans un distributeur automatique.

La précédente limite s’établissait à 30 euros depuis le 1er octobre 2017 (auparavant, le plafond du paiement sans contact était fixé à 20 euros). Tous les détenteurs de carte bancaire n’avaient pas bénéficié du nouveau plafond de 30 euros à compter du 1er octobre 2017. Seuls les propriétaires d’une nouvelle carte bancaire sans contact créée depuis cette date bénéficiaient de ce nouveau plafonnement. Le détenteur d’une carte sans contact avec un plafonnement de 20 euros devait attendre le renouvellement de sa carte par sa banque ou bien faire une demande de changement de carte.

Cette nouvelle somme maximum de 50 euros s’applique par paiement chez un commerçant. Pour faire un paiement complémentaire ou au-delà de cette limite, deux possibilités existent :

  1. insérer sa carte bancaire et saisir son code confidentiel à quatre chiffres
  2. faire un paiement mobile (également possible sans contact dans la limite de 50 euros).

Par ailleurs, il existe un plafond de paiements sans contact qui varie selon les banques et dont le montant maximum constaté est de 100 euros. Ce n’est pas un plafond journalier ni hebdomadaire, mais un plafond de paiement consécutifs. Seules quelques banques imposent une limite de paiements par CB sans contact (exemple : 5 par jour chez BNP Paribas).

Si la limite de 100 euros est atteinte, l’utilisateur doit faire un paiement en composant son code pour remettre à zéro son compteur de 100 euros.

BanqueMontant cumulé maximum de paiements sans contact consécutifs Nombre maximum de paiements sans contact par jour
Société Générale60 €-
La Banque Postale 80 €-
LCL80 €-
BNP Paribas-5
Crédit Mutuel100 €-
Crédit Mutuel de Bretagne100 €-
CIC100 €-
Crédit du Nord60 €-
Crédit Coopératif80 €-
HSBC80 €10
Hello Bank!-5
Boursorama60 €-
Fortuneo100 € (ou 10 paiements consécutifs)
Bforbank150 €-
ING (ex-ING Direct)120 €5
Monabanq100 €-
Milleis100 €-
Banque PopulaireBanque Populaire Aquitaine Centre Atlantique80 €-
Banque Populaire Nord80 €-
Banque Populaire Bourgogne Franche-Comté80 €-
Banque Populaire Auvergne Rhône Alpes80 €-
Banque Populaire Méditerranée80 €-
Banque Populaire du Sud80 €-
Banque Populaire Occitane80 €-
Banque Populaire Grand Ouest80 €-
BRED Banque Populaire80 €-
Banque Populaire Val de France80 €-
Banque Populaire Rives de Paris80 €-
Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne80 €-
Caisse d'EpargneRhône Alpes80 €-
Loire-Centre80 €-
Aquitaine-Poitou-Charentes80€-
Auvergne-Limousin80 €-
Bourgogne Franche-Comté80 €-
Bretagne Pays de Loire80 €-
CEPAC80 €-
Côte d'Azur80 €-
Grand-Est Europe80 €-
Hauts-de-France80 €-
Ile-de-France80 €-
Languedoc-Roussillon80 €-
Loire-Drôme-Ardèche80 €-
Midi-Pyrénées80 €-
Normandie80 €-
Source : banques, relevé ToutSurMesFinances.com

Augmentation de la limite du paiement sans contact à 50 euros depuis le 11 mai 2020

Le plafond de paiement sans contact par carte bancaire, fixé jusque-là à 30 euros, est passé à 50 euros le 11 mai 2020. L’annonce de ce nouveau plafond avait été faite mi-avril 2020 par le GIE Cartes Bancaires CB, conformément à la recommandation émise le 25 mars par l’Autorité bancaire européenne dans le contexte de l’épidémie du nouveau coronavirus.

Carte « sans contact » : comment l’utiliser, quels sont les risques ?

Si la décision de relever la limite de paiement sans contact de 30 à 50 euros a été actée mi-avril 2020, le déploiement n’a pas été immédiat. Une telle opération nécessite « une industrialisation informatique lourde et délicate et [ne peut] pas se faire du jour au lendemain », avait indiqué à l’époque le GIE Cartes Bancaires CB à ToutSurMesFinances. Dans la période menant au 11 mai 2020, des millions de cartes, des centaines de milliers de terminaux de paiement (TPE) et les serveurs des banques ont dû faire l’objet de nouveaux paramétrages, ce qui a demandé du temps.

Le porteur de carte n’a pas eu besoin de renouveler sa CB pour bénéficier de ce relèvement. « Le relèvement à 50 euros ne nécessitera pas le renouvellement des cartes, la possibilité d’une programmation informatique ayant été anticipée à l’occasion du relèvement du plafond de 20 à 30 euros, mais aussi parce que les TPE sans contact sont tous de dernières générations et peuvent supporter l’opération », expliquait une source proche du dossier.

La précédente opération d’augmentation du plafond de paiement sans contact est intervenue en octobre 2017. La limite avait alors été portée de 20 à 30 euros et les porteurs avaient dû attendre le renouvellement de leur carte bleue, parfois jusqu’en décembre 2019, pour en bénéficier.

Plafond de paiement sans contact : limite par jour ou par semaine ?

Le plafond de paiement sans contact est une limite en montant et non par jour (ni par semaine) dans la plupart des banques.

La limite de paiement sans contact à 50 euros n’est pas une limite par jour, mais une limite par paiement.

Seuls deux établissements bancaires prévoient un plafond quotidien de transactions sans contact, d’après notre relevé des pratiques des banques :

Comment obtenir une carte de paiement sans contact et comment l’activer ?

L’établissement financier profite généralement de la délivrance d’une carte de paiement à un nouveau client ou du renouvellement des cartes bancaires arrivées à expiration pour intégrer la fonctionnalité. Les banques sont censées informer leurs clients quand elles fournissent une carte « sans contact », selon les préconisations de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Normalement, elles doivent également leur transmettre une notice explicative.

Selon le Groupement des cartes bancaires CB, plus de 80% des 71 millions de cartes bancaires en circulation en France permettaient d’effectuer un paiement sans contact fin 2019, fonctionnaient « sans contact », soit plus de 60 millions de cartes.

IMPORTANT : une carte de retrait ne permet pas de payer ses achats chez les commerçants sans contact.

Où utiliser le paiement sans contact ?

La carte « sans contact » peut être utilisée :

La crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 a fortement favorisé le développement du paiement sans contact à compter du début de l’année 2020. Selon le groupement Cartes Bancaires CB, sur les 11,8 milliards de transactions réalisées en 2020 en France, 4,6 milliards l’ont été avec le sans contact (pour rappel, le cap des 2 milliards avait été franchi en 2018). Selon le baromètre CB/Kantar, « 20% des sondés déclarent que c’est à l’occasion de la crise sanitaire qu’ils ont pour la première fois utilisé le sans contact et 93% des utilisateurs réguliers qu’ils l’ont utilisé encore plus fréquemment ».

Dans une précédente étude, le groupement Cartes Bancaires CB constatait que le paiement sans contact était accepté dans 613.000 commerces en 2017. Toutefois, cela représentait seulement 41% des commerçants équipés d’un terminal de paiement de carte bancaire.

La technologie NFC étant un standard international, le paiement sans contact peut être pratiqué à l’étranger. Les plafonds de paiement peuvent, toutefois, varier d’un pays à l’autre. Que ce soit en France ou ailleurs, pour savoir si un commerçant accepte la fonctionnalité, il faut vérifier s’il a apposé le logo « paiement sans contact » (une main tenant une carte bancaire sur fond d’ondes radio) sur sa vitrine et/ou sur son TPE.

Le paiement sans contact est-il obligatoire ? Comment le refuser ?

Le possesseur d’une carte bancaire disposant de la technologie NFC n’est aucunement obligé d’utiliser cette fonctionnalité. Il peut très bien continuer à taper son code confidentiel même pour des achats inférieurs à 50 euros. Le commerçant ne peut pas le contraindre à payer sans contact, en revanche il peut le refuser si son terminal de paiement n’est pas compatible (ou pas paramétré).

Par ailleurs, un particulier peut demander à sa banque de remplacer sa carte bancaire NFC par une carte classique ou de désactiver la fonction. Attention : certains établissements facturent la désactivation. Quoi qu’il en soit, la banque ne peut pas refuser la requête de son client.

Frais du paiement sans contact : le service est-il payant ?

La banque ne peut pas facturer plus cher une carte bancaire intégrant la technologie NFC, ni prélever des commissions pour les achats sans contact. Payer sans taper son code confidentiel n’entraîne donc pas de frais supplémentaires.

Avantages du paiement sans contact et Covid-19

L’avantage principal du paiement sans contact est le gain de temps. Non seulement le client n’a plus à taper son code, mais il n’a plus besoin de chercher ses pièces jaunes dans son porte-monnaie pour de petits achats, à condition que le commerçant n’exige pas de montant minimum pour l’utilisation de la carte bancaire.

Enfin, le paiement sans contact permet de prêter sa carte (par exemple, à un de ses enfants) sans devoir divulguer son code confidentiel si, bien sûr, l’achat prévu est inférieur à 50 euros.

Dans le contexte de l’épidémie de Covid-19, payer sans contact pour de petits paiements dans une boulangerie-pâtisserie, une pharmacie, une épicerie ou sur un marché alimentaire contribue à rassurer le consommateur, même si aucune étude scientifique n’établit clairement que composer son code à quatre chiffres sur le pavé numérique du terminal de paiement est une source de contamination. On notera que le paiement sans contact est présenté comme un geste barrière par le Groupement Cartes Bancaires CB, opération de communication relayée par le ministère de l’Économie sur son site Internet. Une chose est sûre : ce geste constitue une précaution supplémentaire, à condition de ne pas saisir le terminal de paiement à pleines mains et de respecter les autres recommandations sanitaires !

Les risques du paiement sans contact

Le Groupement Cartes Bancaires CB assure que le paiement sans contact n’est pas plus risqué qu’un paiement bancaire « normal ». D’après le GIE, il est techniquement impossible que l’achat soit débité deux fois. Le groupement rappelle que, de toute façon, le plafond de 50 euros ne peut pas être dépassé. En cas d’utilisation frauduleuse, le propriétaire de la carte bancaire est protégé de la même manière que pour un achat « avec contact » ou sur Internet : il sera remboursé s’il certifie ne pas être l’acheteur.

C’est pourquoi, le GCB conseille, comme pour n’importe quel paiement, de vérifier avant de payer le montant inscrit sur le terminal puis, après la transaction, le montant mentionné sur le ticket de caisse. Le client est invité à garder ses facturettes et à consulter régulièrement ses relevés bancaires ou son application mobile. Au moindre doute, il doit contacter sa banque. En cas de perte ou de vol, il doit toujours faire opposition, que sa carte possède la technologie NFC ou non.

À NOTER : si la carte a été volée ou perdue, la franchise de 50 euros sur les achats frauduleux ne s’applique pas pour les transactions sans contact. Le propriétaire de la carte est entièrement remboursé.

Enfin, le GCB certifie que la captation à distance des données des cartes bancaires NFC n’est pas possible. Sous la pression de la CNIL, les cartes sans contact ne permettent plus la lecture du nom du porteur. Les dernières générations de cartes NFC ne permettent plus, en outre, l’accès à l’historique des transactions. Pour autant, la CNIL et la Banque de France préconisent de placer sa carte sans contact dans un étui spécial en aluminium, censé empêcher la captation à distance de données. Cet étui doit normalement être proposé par les banques. Là aussi, certains établissements peuvent faire payer ce service.

Dans un rapport d’activité de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OBSMP) publié le 18 octobre 2021, le taux de fraude sur les transactions sans contact s’est établi en 2020 à 0,013% pour un montant total de près de 10,5 millions d’euros. « Le taux de fraude sur les paiements sans contact se situe toujours à un niveau intermédiaire entre celui des paiements de proximité (0,009%) et celui des retraits (0,029%), et bien en deçà de celui des paiements à distance (0,174%) », indique l’Observatoire. Ce niveau est plus faible que le taux de fraude pour les chèques (0,088%) et les retraits d’espèces au distributeur de billets (0,029%) et les paiements en ligne (0,174%), d’après les chiffres de l’OBSMP qui dépend de la Banque de France.

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