Test du Xiaomi Mi 9T
byFrédéric Pereira27 juillet 2019Le Xiaomi Mi 9T est un nouveau venu sur le marché. Il s’agit en effet de la version internationale du Redmi K20 qui a été présenté en Chine un peu plus tôt dans l’année.
Contrairement à ce que son chiffre et sa lettre semblent indiquer, il ne s’agit pas d’une nouvelle version du Xiaomi Mi 9. On le verra plus loin, mais l’appareil est doté d’un processeur un peu moins puissant.
En revanche, son design est beaucoup plus abouti et davantage dans l’air du temps.
Dans ce test, on va bien entendu évoquer ce fameux design, mais on parlera aussi de la partie plus technique et on évoquera donc l’écran, le processeur ou encore l’autonomie du téléphone. Pour rebondir ensuite sur la photo, la vidéo et le son… et terminer avec la plateforme.
Design & Ergonomie
Si vous vous attendez à ce que le Xiaomi Mi 9T ne soit qu’une simple copie du Mi 9, alors vous risquez d’être très surpris. Il va en effet beaucoup plus loin que ce dernier.
Dans les grandes lignes, la recette ne change pas. Le Xiaomi Mi 9T est toujours doté d’un boîtier en verre et il a aussi droit à un écran aux bordures contenues.
La comparaison s’arrête là cependant.
Le boîtier en question n’a pas la même allure pour commencer. Xiaomi a laissé de côté l’aspect irisé. Sur le modèle noir, on retrouve donc une plaque en verre à l’arrière avec des motifs imitant la fibre de carbone. L’ensemble est très convaincant. Stylé, même.
Il faut également signaler que la plaque arrière est moins salissante que celle de la plupart des terminaux du marché. Elle aura donc moins tendance à attirer les traces de doigts.
On appréciera tout particulièrement la petite touche de couleur induite par le cerclage rouge autour de l’objectif principal et par la teinte du bouton de mise sous tension.
L’écran va lui aussi beaucoup plus loin que celui du Mi9. Plus d’encoche en vue, la dalle ne présente aucune découpe et ses bordures ne dépassent pas les deux millimètres sur les côtés et les trois millimètres en bas. En revanche, Xiaomi n’a pas opté pour une dalle incurvée comme sur le OnePlus 7 Pro.
Ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose. Cette dalle plate limite en effet le risque d’erreurs de manipulation lorsqu’on utilise le téléphone d’une seule main.
La caméra frontale n’a pas disparu bien sûr. Elle est en effet située dans une pièce mobile située au niveau de la tranche supérieure. Il suffira donc de lancer l’appareil photo et de basculer en mode selfie pour la voir apparaître, ou encore de la solliciter par le biais d’une autre application.
Cette caméra pop up fonctionne bien, mais ce n’est pas un foudre de guerre non plus et elle aura besoin d’une ou de deux secondes pour se déployer complètement. Ce qui ralentira du même coup le processus de reconnaissance faciale.
Sur ce terrain, le Xiaomi Mi 9 sera donc beaucoup plus réactif.
Autre détail important. Lorsque la caméra frontale sort de la coque, deux LED rouges s’éclairent de chaque côté de l’optique. Ces dernières ne font pas office de LED de notifications. En réalité, elles passent au rouge lorsque la caméra frontale est inaccessible et donc lorsqu’elle est en train de se déployer ou de se replier. Lorsque la lumière disparaît, le Mi 9T est donc prêt à shooter.
Toutefois, en plus, on trouve aussi une LED au niveau du capot de la caméra frontale et c’est cette dernière qui fera office de LED de notification.
Pas de grosses surprises au niveau des boutons. Ils sont tous regroupés sur la tranche droite. Le lecteur d’empreintes est pour sa part directement placé sous l’écran du téléphone et il s’avère assez réactif au quotidien. Il sera en revanche indispensable de vous montrer le plus précis possible pour faciliter – et accélérer – le processus d’identification.
La connectique est généreuse. En plus du connecteur USB Type-C placé au niveau de la tranche inférieure, le terminal arbore une belle prise jack au niveau de sa tranche supérieure et il pourra donc accepter des écouteurs ou un casque filaire. Il faut avouer, c’est très surprenant de retrouver un tel connecteur sur un téléphone de 2019 puisqu’il tend de plus en plus à disparaître.
Le module photo est placé au milieu à l’arrière, sur un axe vertical. Nous reviendrons dessus un peu plus tard, mais sachez tout de même que Xiaomi propose de jolies choses de ce côté.
Plus généralement, le téléphone tient bien en main et il n’est pas trop glissant. En dépit de la belle diagonale de son écran, il est assez facile à manipuler d’une seule main. Et le côté borderless, franchement, est juste génial.
C’est complètement dingue de retrouver un tel design sur un téléphone proposé à ce prix et une fois encore on peut dire que Xiaomi a fait très très fort.
Écran, Processeur & Autonomie
Et le moment est venu d’aborder la partie un peu plus technique, et donc de nous pencher sur l’écran, le processeur et l’autonomie du Xiaomi Mi 9T.
Xiaomi s’est montré très généreux en termes d’écran. Le Mi 9T embarque en effet une dalle de 6,39 pouces et la marque a en plus opté pour de l’AMOLED. La définition est des plus correcte et elle atteint le FHD+, soit du 2340 x 1080.
Sur son site, Xiaomi annonce un contraste de 60000:1 et une couverture de 103,8 % de la gamme de couleurs NTSC, mais aussi une compatibilité avec le HDR.
Sur le papier, le Mi 9T a donc tout ce qu’il faut pour séduire. Et c’est aussi le cas dans la pratique.
Il suffit ainsi de lancer la lecture d’un film ou d’une série sur Netflix pour le constater. L’image est très qualitative, avec de bons contrastes et une colorimétrie qui tape juste. Sans oublier des noirs qui sont vraiment noirs.
Mais au-delà de la qualité même de l’affichage, c’est aussi le côté borderless de la dalle qui renforce l’immersion. On rentre tout de suite dans les vidéos et on en finit même par oublier complètement le téléphone.
Comme je le disais un peu plus haut, le Xiaomi Mi 9T ne rivalise pas avec le Mi 9 en termes de puissance.
Contrairement à ce dernier, il fait en effet l’impasse sur le Snapdragon 855 et il embarque un Snapdragon 730 à la place.
Cette puce est un peu moins connue que sa grande soeur, mais elle a tout de même de solides arguments à faire valoir.
Basée sur l’architecture Kryo 470, elle regroupe pas moins de huit coeurs cadencés à un maximum de 2,2 GHz. Et si l’on en croit AnTuTu, alors elle ne manque pas de répondant puisqu’elle a obtenu pas moins de 207 000 points.
Dans les faits, je n’ai pas noté la moindre latence durant ces quelques semaines de test. La plateforme est restée fluide en toute circonstance, même sur les tâches les plus complexes. Il sera ainsi tout à fait envisageable de jouer à des titres gourmands sur le téléphone.
PUBG Mobile tournera ainsi aux petits oignons, avec tous les détails à fond. Une fois encore, aucune latence ne viendra vous gâcher le plaisir, et ce même dans les scènes les plus chargées.
Maintenant, si vous préférez les grosses puces, alors sachez que le Redmi K20 avait été présenté aux côtés d’un Redmi K20 Pro lors de son officialisation.
Un Redmi K20 Pro qui, lui, est justement propulsé par un Snapdragon 855.
À l’heure où j’écris ces lignes, Xiaomi n’a pas annoncé de version internationale pour cet appareil, mais plusieurs certifications ont été repérées en ligne et il ne serait donc pas étonnant de voir surgir un Xiaomi Mi 9T Pro dans un avenir plus ou moins proche.
Du côté de l’autonomie, Xiaomi a vu large aussi et le Mi 9T est donc équipé d’une batterie de 4000 mAh, une batterie compatible avec la charge rapide à 18 W.
Pour une utilisation mixte, sans trop de jeux, le terminal tient facilement la journée. En faisant attention, on pourra espérer tenir une journée et demie voire un peu plus. Et en effet, si la charge rapide n’est pas la plus véloce du marché, elle nous permettra tout de même de redonner rapidement des couleurs à sa batterie.
Histoire d’être le plus représentatif possible, j’ai fait tourné PC Mark sur le terminal et le benchmark consacré à l’évaluation de son autonomie a atteint les 12h34.
Il reste maintenant à évaluer le modem de l’appareil. Comme toujours, je me suis appuyé sur Nperf pour mener à bien cette tâche.
Le Xiaomi Mi 9T a atteint les 136 mbps en réception et les 10 mbps en émission, avec une latence de 29 ms. Niveau score, on atteint les 96 % en vidéo et les 80 % en web avec un score total de 104 508 points.
Photo, Vidéo & Son
On a parlé de design et de fiche technique. Le moment est donc désormais venu d’aborder tout ce qui a trait à la photo, à la vidéo et au son !
Ici encore, le Xiaomi Mi 9T a de solides arguments à faire valoir. Il embarque en effet un module arrière composé de trois caméras.
Le capteur principal atteint une définition de 48 millions de pixels et il est couronné d’une belle optique ouvrant à f/1.75. Pour l’épauler, Xiaomi a embarqué à bord de son téléphone un second capteur de 8 millions de pixels accompagné d’un téléobjectif ouvrant à f/2.4 et offrant un zoom optique 2x. Enfin, en guise de troisième caméra, on trouve un capteur de 13 millions de pixels couronné d’une optique ultra grand angle ouvrant à f/2.4.
Pour ne rien gâcher, le Xiaomi Mi 9T embarque aussi un double système de mise au point à détection de phase et de contraste et un flash monochrome.
Vous l’aurez compris, ici, la maître mot est flexibilité. Grâce à ces trois longueurs focales, le Mi 9T sera capable de s’adapter à vos attentes. Une logique que l’on retrouve désormais chez pas mal de constructeurs, comme Huawei, Samsung ou même OnePlus.
En théorie, c’est pas mal, mais vous vous demandez sans doute ce que vaut la caméra du Mi 9T sur le terrain
Lorsque la lumière est là, tout va. Le Mi 9T est en effet capable de sortir des clichés de très bonne qualité avec une belle sensation de netteté et une colorimétrie qui tombe assez juste dans l’ensemble, même dans les scènes les plus difficiles.
La dynamique est comme toujours assez perfectible, mais il suffira d’activer le HDR pour bénéficier d’une gamme dynamique un peu plus étendue et récupérer des détails dans les ombres. L’IA tombe elle aussi assez juste et elle n’aura pas tendance à sursaturer les couleurs de nos photos.
J’avais évidemment très peur que la qualité baisse drastiquement en intérieur ou à la nuit tombée. Et effectivement, on perd un peu en détails.
Dans l’absolu, cela n’a cependant rien de surprenant. Tous les smartphones rencontrent les mêmes faiblesses sur ce terrain et il faut vraiment aller chercher sur le très haut de gamme pour trouver des téléphones capables de shooter à la nuit tombée sans trop de pertes.
Maintenant, le Mi 9T ne m’a pas complètement déçu non plus et il m’a même assez surpris au niveau de la balance des blancs et du bruit.
L’IA permet en effet de ne pas se retrouver avec des photos tirant sur le brun et elle limite aussi l’apparition d’artefact dans les ombres. Je ne m’attendais vraiment pas à ça de la part d’un téléphone positionné sur ce segment tarifaire.
Je l’ai évoqué un peu plus haut, mais le Mi 9T a pour principale particularité d’embarquer un module photo composé de trois capteurs et de trois focales différentes. Il est donc possible de passer du grand angle à l’ultra grand angle ou au téléobjectif en seulement quelques secondes.
Première constatation, dans les trois cas, les couleurs restent les mêmes. Peu importe la focale utilisée, les photos seront toujours calibrées de la même manière.
Plus étonnant, je n’ai pas noté de grosse baisse de piqué d’une focale à l’autre, même dans les conditions lumineuses les plus difficiles. Si les photos prises avec l’ultra grand angle et le téléobjectif sont un poil plus bruitées que celles prises avec le grand angle, la différence n’est pas flagrante non plus et ce en dépit de la différence d’ouverture entre ces trois focales. Là encore, je m’attendais à des résultats très différents… et beaucoup moins bons.
Le moment est venu de parler de vidéo. En la matière, le Xiaomi Mi 9T propose quatre modes d’enregistrement différents. Il peut filmer en 4K à 30 images par seconde, en 1080p à 60 ou 30 images par seconde et en 720p à 30 images par seconde.
Sans surprise, le Snapdragon 730 ne lui permet pas d’atteindre les 60 images par seconde en 4K. Rassurez-vous cependant, car il sera toujours possible de réaliser des ralentis en post production en passant par un soft dédié comme Final Cut ou Premiere Pro.
En revanche, ce qui m’a agréablement surpris, c’est la qualité des séquences capturées par son entremise. Les vidéos sont piquées, avec une belle colorimétrie et une dynamique des plus correctes. Et puis, surtout, la stabilisation fait vraiment des miracles et on peut même filmer en marchant sans craindre des tremblements intempestifs.
C’est vraiment bluffant et le seul petit défaut que j’ai noté, c’est un léger effet de pompage au niveau de la mise au point sur certaines scènes. Mais il faut vraiment avoir l’oeil pour le repérer.
Jusqu’ici, c’est presque un sans faute, mais il y a tout de même un point sur lequel le Xiaomi Mi 9T m’a laissé un peu sur ma faim : le son.
Sur ce terrain, le Mi 9T ne brille pas particulièrement. Il est en effet équipé d’un seul haut parleur et il ne sera donc pas en mesure de restituer un son en trois dimensions, ce qui nuira bien entendu à l’immersion.
Pour ne rien arranger, le seul et unique haut parleur est placé sur la tranche inférieure et il n’est pas inoubliable. Les basses sont peu présentes et les médiums sont un peu trop criards à mon goût. Je ne pense pas que les mélomanes y trouveront leur compte.
Fort heureusement, ils auront la possibilité de basculer sur un casque pour améliorer la situation. Ici, ils pourront d’ailleurs opter pour du sans fil ou une connexion filaire, ce qui est plutôt sympa. Et bien sûr, le son sera de bien meilleure qualité, surtout si vous utilisez un bon casque derrière. Perso, avec la QC35, mes oreilles se sont régalées.
Plateforme & Fonctions
Pour l’ultime chapitre de ce test, le moment est venu de nous pencher sérieusement sur la plateforme et les fonctions du Xiaomi Mi 9T.
Si vous avez eu un téléphone de la marque entre les mains récemment, alors vous ne serez pas pris au dépourvu. Le Mi 9T est livré sous MIUI 10 et donc avec la même version que celle embarquée à bord du Mi 9 ou même du Redmi Note 7.
Cette version est bien entendu basée sur Android 9.0 Pie, mais elle se rapproche finalement davantage d’iOS au niveau de son interface. Elle fait en effet l’impasse sur le tiroir d’applications et elle comprend des visuels très dépouillés et très minimalistes.
Tout comme la plateforme d’Apple, on retrouve également un écran sur la gauche, un écran qui liste plusieurs widgets comme les applications conseillées, les contacts à appeler ou même les actualités à lire.
Dans l’ensemble, cette interface est assez simple à appréhender, mais elle décevra sans doute les puristes qui ne jurent que par Android.
Ce n’est cependant pas son principal problème. Pour moi, le vrai souci avec MIUI, ce sont tous les bloat wares qui sont installés par défaut et qui alourdissent considérablement son interface. Encore plus en l’absence d’un drawer. J’aurais vraiment aimé que Xiaomi ait la main un peu moins lourde sur ce terrain.
Rien à dire du côté des fonctions, on retrouve toutes les bricoles habituelles et notamment un système de navigation par gestes qui nous fera gagner un peu de place à l’écran.
Toujours au rayon des bonnes nouvelles, on peut aussi citer l’intégration d’un mode nuit qui nous permettra d’étendre encore un peu plus l’autonomie du téléphone grâce à son écran AMOLED.
Après, de manière plus générale, il faut aussi souligner que les options de la plateforme sont assez denses et cela ne facilite pas leur lecture.
En réalité, on trouve une multitude d’options réparties dans un nombre invraisemblable de menu et il faudra donc commencer par ouvrir chacun d’entre eux afin de prendre ses marques.
Maintenant, en dépit de ces quelques défauts, on peut tout de même saluer MIUI pour ses performances. En deux semaines de test, je n’ai pas noté la moindre latence.
En Conclusion
On en vient donc à la conclusion de ce test. Comme je l’ai dit d’entrée de jeu, le Xaomi Mi 9T a été un véritable coup de coeur pour moi. Je ne m’attendais effectivement pas à trouver un téléphone aussi complet pour un tel prix. Un prix tournant actuellement autour des 290 € en version 64 Go ou autour des 320 € en version 128 Go.
Côté design, rien à dire, il a tout d’un grand et son bel écran borderless est clairement l’un de ses meilleurs atouts. Pas d’encoche en vue, on peut profiter de ses contenus multimédias dans les meilleures conditions possibles.
La fiche technique est solide pour sa part et le Snapdragon 730 suffira amplement à la plupart des gens. Les autres pourront de toute manière se tourner vers le futur Mi 9T Pro.
Je m’attendais à être déçu au niveau de la photo, mais ce n’est pas le cas. Sans égaler un P30 Pro, le Mi 9T pourra prendre de belles photos. Même chose pour la vidéo, où il bénéficiera en plus d’une stabilisation des plus convaincantes.
MIUI, de son côté, date un peu, c’est vrai, mais l’interface a au moins le mérite d’être très accessible et n’importe qui devrait donc être en mesure de trouver ses marques… à condition bien entendu de faire l’impasse sur les bloat wares qui gâchent un peu la vue.
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