Football. Star de demain en pleine croissance : comment sont gérés leurs corps à Clairefontaine ?
Il s’appelle Melvyn, mesure 1,50 m et pèse 34 petits kilos. Il partage sa chambre avec Mehdi, qui culmine à 1,69 m et 50 kg. Tous deux ont 13 ans et sont pensionnaires de l’Institut national du football (INF) de Clairefontaine. Les écarts de taille et de poids sont légion dans cet emblématique centre de préformation, où se côtoient quarante-six potentielles futures stars du ballon rond, réparties en deux promos de vingt-trois en fonction de leur année de naissance.
« Ils ont le même âge chronologique (13-14 ans), mais un âge biologique bien plus fluctuant, que l’on peut estimer entre 11 et 15 ans. Ce sont des gamins qui grandissent très vite. Certains prennent jusqu’à 10 cm en un an et demi. » Ces mots sont de Yoan Deloze, 28 ans, préparateur athlétique de l’INF depuis un an et demi. Recruté en provenance de l’AS Saint-Briest, club de N2 situé dans la banlieue de Lyon, il a d’abord travaillé au centre de formation de l’OL, où il a rencontré Christian Bassila, directeur de l’INF depuis le 1er juillet 2019.
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Yoan Deloze est également préparateur physique de l’équipe de France U17 et membre de la cellule recherche et performance de Clairefontaine. À propos de son rôle à l’INF, il assure que les corps des jeunes footballeurs ne sont pas décortiqués par la science et soumis à une batterie de capteurs traquant la moindre donnée susceptible de renseigner sur l’état de chacun. Chaque chose en son temps : « C’est trop tôt. Ces jeunes ont beaucoup de bases à acquérir. Il faut y aller étape par étape, et ne pas copier tout ce qui fait de bien avec les grands chez les petits. Les données subjectives, c’est-à-dire leurs ressentis et notre impression visuelle, sont nos priorités. »
Pour que Yoan Deloze recueille leurs sensations, les jeunes de l’INF se doivent de remplir un questionnaire sur leur téléphone après chaque séance d’entraînement. « On leur demande comment ils ont trouvé l’intensité de la séance, s’ils sentent la moindre douleur, s’ils s’estiment dynamiques sur le terrain, s’ils dorment bien, s’ils ressentent le moindre stress ou la moindre frustration. » Cette méthode permet également de « rendre ces jeunes acteurs de leurs corps, donc de leur sport ».
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À partir de cette base, l’équipe technique allège et personnalise les séances, en cas de nécessité. « Il nous arrive aussi de directement envoyer un jeune vers le centre médical pour un protocole médical spécifique ou des soins avec les kinés. » Détenteur du label Fifa Excellence, composé d’une équipe pluridisciplinaire et restreinte dirigée par le Dr Pascal Maillé, cet établissement fait partie des rares qui ne puissent être visités au Centre national du football (CNF) de Clairefontaine, pour des raisons de confidentialité. Entre 100 et 120 joueurs professionnels le consultent chaque année pour se refaire une santé.
Directeur...
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