Interview : Pour en savoir plus sur les technologies du Hövding 3
Lancée en 2019, la troisième version du Hövding continue de surprendre tant cet airbag se distingue des autres casques vélo. Néanmoins, il séduit également de plus en plus d’utilisateurs car il est aujourd’hui le casque qui protège le mieux. Nous avons posé quelques questions à Anna-Katarina Skogh, Directrice Marketing de la marque suédoise, qui nous en apprend un peu plus sur les évolutions et les technologies d’Hövding. Avec elle, Julien Diquélou, Responsable Communication et Marketing de Toad, le distributeur de la marque en France.
Hövding 3.0, un casque airbag qui fait appel à des technologies de pointe
Le seul casque vélo qui utilise un airbag pour protéger les cyclistes
Pouvez-vous nous en dire plus sur le fonctionnement d’Hövding ?
Anna-Katarina : “Hövding est un produit high-tech à enfiler autour du cou, comme un collier. Une fois le produit activé, il va lire les mouvements du cycliste 200 fois par seconde. C’est important d’activer le produit uniquement lorsque vous êtes sur le vélo.”
Julien : “On peut comparer l’activation de l’airbag à l’utilisation que l’on a de sa voiture. On met sa ceinture lorsqu’on est rentre dans sa voiture et on la détache lorsqu’on en sort. C’est la même idée avec ce casque.”
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Avez-vous utilisé une technologie existante ou avez-vous développé la vôtre ?
Anna-Katarina : “Nous avons utilisé des technologies existantes comme celle des airbags de voiture ou l’algorithme et nous les avons assemblées dans le but de lire les mouvements. À partir de ça, nous avons développé la technologie d’Hövding depuis la base. Aucun airbag n’était fait pour protéger entièrement la tête et aucun algorithme n’avait auparavant été développé pour tracker et analyser les mouvements des cyclistes afin de les protéger.”
Combien de temps a été nécessaire pour développer cette tech ?
Anna-Katarina : “7 ans se sont écoulés entre le début de la 1ère version en 2005 et son arrivée sur le marché en 2011. Nous avons ensuite utilisé la même technologie pour Hövding 2.0 et 3.0 donc difficile de dire combien de temps pour cette version.”
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3000 accidents et tous les cascadeurs d’Europe du Nord nécessaires
Pouvez-vous nous expliquer comment votre algorithme fonctionne ?
Anna-Katarina : “Des milliers de tests ont été effectués afin de reconstituer des accidents de cyclistes. Que ce soit avec des mannequins ou des cascadeurs, nous voulions avoir des modèles de mouvements spécifiques aux accidents de vélo. L’algorithme est entraîné et apprend grâce à des données qui correspondent à la fois à des accidents mais aussi à des situations courantes.
L’ensemble des données sur les accidents est créé en collectant les mouvements à partir de différents schémas d’accidents mis en scène. Des cascadeurs professionnels ont simulé plus de 3000 accidents différents avec plusieurs intensités. Les données de situations “non accidentées” proviennent de 300 fans Hövding qui ont essayé le casque en situation réelle. Cela a donné plus de 2000 heures de données sur des situations courantes à vélo.
Ces 2 types de données mises bout à bout créent une base solide pour permettre à l’algorithme de détecter ou non un accident. Le résultat est un système intelligent qui détecte un accident de lui-même et déclenche un airbag en moins de 0.1 seconde.”
Comment faites-vous pour mettre à jour votre algorithme ?
Anna-Katarina : “Dans notre dernier modèle, le Hövding 3.0, l’algorithme peut être mis à jour grâce à la connexion Bluetooth via l’application Hövding.”
Une anecdote à propos de ces tests ?
Anna-Katarina : “Une anecdote amusante est que nous étions à cours de cascadeurs professionnels. Nous avions besoin d’enregistrer des mouvements au plus proche de la réalité d’un vrai accident. Le problème est que les cascadeurs apprennent vite. Nous devions donc changer de cascadeurs régulièrement afin de garder une certaine spontanéité dans la chute. Nous avons utilisé presque tous les cascadeurs que nous avons trouvés en Europe du Nord pour enregistrer nos 3000 accidents.”
Hövding, le casque vélo le plus sûr du monde
En quoi Hövding est le casque qui protège le plus ?
Qu’est-ce qui fait de Hövding le “casque le plus sûr au monde”* ?
Anna-Katarina : “C’est la technologie airbag d’Hövding qui fait de ce casque le plus sûr au Monde. Et nous sommes les seuls à utiliser cette technologie pour notre casque à ce jour. Cet airbag permet d’avoir un choc plus doux. A la différence des autres casques qui protègent uniquement le crâne, il protège à la fois la boîte crânienne et le cerveau. Avec un casque traditionnel, le cerveau ressent l’impact à l’intérieur de la boîte crânienne alors qu’avec Hövding, cet impact est amorti.”
Avez-vous des chiffres sur l’impact qu’a pu avoir Hövding sur les cyclistes ?
Anna-Katarina : “Depuis le lancement, nous avons eu plus de 5000 personnes qui nous ont contactés pour nous remercier et nous dire qu’Hövding a bien fonctionné avec eux. Cependant, nous savons que cela ne représente qu’une petite partie étant donné que la plupart des cyclistes reportent leurs accidents à leur assurance.”
Quelles sont les évolutions technologiques et pratiques possibles de Hövding ?
Quels sont les changements principaux entre la 1ère version et Hövding 3.0 ?
Anna-Katarina : “Il y a 3 changements importants :
Julien : “Enfin, je rajouterais qu’Hövding est maintenant ajustable à la largeur de votre cou. Il peut être serré ou desserré pour convenir à toutes les morphologies ou si vous portez un vêtement épais dessous par exemple.”
Pratique donc afin d’être plus à l’aise ou tout simplement pour laisser passer un peu plus d’air quand il fait chaud.
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Est-ce que vous prévoyez de développer un casque qui s’utilise plusieurs fois ?
Anna-Katarina : “Aujourd’hui, notre technologie airbag ne nous permet pas de réutiliser le casque après un accident. C’est un accessoire de sécurité et lorsqu’on développe le produit, la sécurité reste notre priorité.
Hövding est comme n’importe quel autre casque. Si vous tombez ou que vous avez un accident, il faut le remplacer par un nouveau car il peut y avoir des fissures invisibles dans le plastique de la coque.”
Un casque vélo intelligent qui s’adapte à n’importe quelle situation
Est-ce 100% fiable ? Est-ce que le produit se déclenche si on éternue par exemple ?
Anna-Katarina : “Je l’ai testé plusieurs fois et c’est 100% sûr. Pas de déclenchement lorsqu’on éternue.
Mais il faut être conscient que c’est un produit technologique. Il faut le charger, l’activer quand on fait du vélo et le désactiver quand on descend du vélo.”
Que se passe-t-il pour le client si Hövding se déclenche, à vélo ou non ?
Anna-Katarina : “Dans le cas d’un accident sur le vélo, l’assurance peut remplacer votre casque Hövding par un nouveau si l’accident est causé par un tiers. Si c’est un défaut de produit, comme tout autre produit technologique, nous pouvons le remplacer.”
Julien : “Nous avons notamment eu le cas d’une personne qui a oublié de désactiver son airbag en descendant du vélo. Elle a pris l’ascenseur et Hövding s’est déclenché. Dans ce type de cas, cela ne rentre pas dans l’utilisation normale du casque.
La garantie Hövding inclut le remplacement de 2 casques par an. Il est cependant important de rappeler que ce produit s’utilise uniquement quand on fait du vélo et qu’il faut penser à le désactiver. C’est un produit intelligent mais il est aveugle, il fait ce qu’on lui demande de faire. Il n’y pas encore de caméra pour détecter si l’utilisateur est en train de faire du vélo ou non.”
Comment le produit peut-il se déclencher dans un ascenseur et non lors d’un éternuement ?
Julien : “Il y a, en fait, plusieurs choses que les capteurs et l’algorithme analysent. Par exemple, ils prennent en compte la vitesse, l’accélération ou encore l’angle. Il y a également un gyroscope à l’intérieur du produit. Il analyse également s’il y a un changement soudain de position en hauteur. Par exemple, si vous passez d’une position basse à une position bien plus haute, il va déterminer que ce n’est pas normal. Car ce n’est pas quelque chose qui pourrait arriver sur un vélo.
De plus, les situations enregistrées qui ne correspondent pas à un accident incluent des mouvements de tous les jours sur un vélo comme éternuer. On retrouve aussi le fait de remuer sa tête de désapprobation, réajuster son sac ou son écharpe, descendre un trottoir ou rouler sur les pavés. »
*Selon une étude de Certimoov au cours de laquelle Hövding a obtenu la note la plus élevée
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