Avis ExpressVPN : un outsider costaud, mais le doute subsiste
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Note de la rédaction
Note de la rédaction
Cela fait maintenant plus de 10 ans qu'ExpressVPN existe et il fait désormais partie de cette caste de services de réseaux virtuels privés ayant pris ses aises dans un marché devenu ultra concurrentiel. Avec le temps, ses performances se sont largement améliorées et son interface s'est refait une beauté pour mieux convenir aux standards de simplifications actuels. Mais son tout récent rachat signe peut-être la fin des festivités ou en tout cas pourrait entacher sa bonne réputation.
Les caractéristiques d’ExpressVPN
PRIX MENSUELS | 7,56€/MOIS |
---|---|
REMBOURSEMENT | OUI, SOUS 30 JOURS |
NOMBRE DE SERVEUR | NON MENTIONNÉ |
APPLICATION | PC/ MAC/ LINUX/ ANDROID/ IOS/ ANDROID TV/ FIRETV/ ROUTEURS |
NOMBRE DE CONNEXION SIMULTANÉE | 5 |
ACCES A NETFLIX US | OUI |
MODE P2P | NON |
CONSERVATION DE DONNÉES | LIRE LA PARTIE 'POLITIQUE DE CONFIDENTIALITÉ" |
Qui est ExpressVPN ?
ExpressVPN fait partie des services les plus vieux de notre comparateur. Sa création remonte à 2009 sous l’impulsion de deux entrepreneurs américains. Pendant plus de 10 ans, le VPN a connu un grand succès en raison de ses performances et sa simplicité d’utilisation. Il met également un point d’honneur à respecter la vie privée de ses usagers via une politique de confidentialité stricte et en faisant régulièrement appel à des cabinets d’audit spécialisés en sécurité informatique pour mettre à l’épreuve ses ambitions.
Sa meilleure publicité (et sans doute la plus controversée) intervient en décembre 2017 juste après l’assassinat d’un haut fonctionnaire russe en Turquie qui a amené à la saisie d’un serveur de la marque ayant servi à supprimer des informations de comptes Gmail et Facebook. De ce dernier, aucune information (logs, historiques, connexions, etc.) n’a pu être récupérée, preuve de l’efficacité du VPN en matière de sécurité des données utilisateurs. Une opération de communication gratuite, mais pour le moins efficace. Pour compléter le tableau, ExpressVPN est basé sur les îles vierges britanniques, ce qui lui confère (en plus d’une réduction drastique d’impôts) une non-obligation de conserver les données de ses utilisateurs, voulue par les traités internationaux.
Cette réputation risque pourtant d’être mise à mal via le récent rachat d’ExpressVPN par Kape Technologies. Une acquisition qui fait polémique, car la société est une spécialiste de l’édition de logiciel publicitaire, un secteur que combat ExpressVPN depuis ses débuts.
Aujourd’hui, ExpressVPN compte sur 3 millions d’utilisateurs à travers le monde et a annoncé qu’il resterait un service distinct des activités de Kape.
Interface / Prise en main
Le design de l’application ExpressVPN a été visiblement pensé pour être le plus simple et le plus ergonomique possible. Point de fenêtres disgracieuses ni de remplissage à coup d’options à cocher, elle va droit à l’essentiel avec une fenêtre d’accueil qui permet de se connecter à un serveur distant en un clic.
Liste des serveurs, menu des options, tout est parfaitement traduit en français et facilement compréhensible.
Tout est traduit dans un français impeccable, ce qui est un apport non négligeable, encore aujourd’hui, par rapport à de nombreux concurrents. On aurait tout de même aimé l’apport d’un mode sombre ou même d’une carte pour le choix du serveur. L’avantage de ce choix esthétique est de proposer strictement la même interface sur PC et sur mobile et de créer ainsi une cohérence globale dans l’écosystème applicatif du VPN, surtout lorsque l’on a l’habitude d’utiliser son VPN sur plusieurs appareils en même temps.
L’application comprend également quelques options accessoires très pratiques, comme la possibilité de vérifier son adresse IP pour s’assurer que l’on est bien localisé dans un pays différent de sa connexion, ou des tests de fuites DNS ou WebRTC. Ces dernières sont cependant accessibles dans l’onglet “aide et support”, ce qui est un peu troublant.
L’application propose également l’installation directe des extensions Chrome et Firefox, ces dernières permettant de sécuriser sa session de navigateur sans galvauder la connexion globale de son ordinateur. Seule exclusivité mobile, le générateur de mots de passe est bien pratique, bien que l’on aurait aimé quelque chose de plus ambitieux comme un agrégateur type Dashlane ou 1password.
L’application mobile d’ExpressVPN est également très sobre et facile d’utilisation.
Dommage enfin que certaines options avancées, comme la possibilité d’avoir une adresse IP fixe ou d’utiliser un double VPN n’existent pas. On note tout de même la présence d’options plus classiques pour un VPN comme le split tunneling, la découverte des périphériques en réseau local même connecté ou l’équivalent d’un kill switch pour couper la connexion en cas de dysfonctionnement.
Serveurs et performances
En 2020, ExpressVPN propose plus de 3000 serveurs dans 160 localisations réparties dans 94 pays. Du Bangladesh aux États-Unis en passant par l’Algérie, il y a largement de quoi faire. Certains pays bénéficient par ailleurs de plusieurs serveurs. C’est le cas des États-Unis, par exemple, où l’on peut trouver une dizaine de localisations différentes permettant de se connecter aussi bien sur la côte est que la côte ouest.
Contrairement à ses concurrents, ExpressVPN ne propose pas de « serveurs spécialisés » dans un certain type de domaine. Il s’agit en fait d’une promesse d’ExpressVPN : quel que soit le serveur sur lequel vous vous connectez et quel que soit l’usage que vous voulez en faire, cela répond globalement aux exigences en matière de performance. Pour avoir testé les serveurs d’ExpressVPN pour du téléchargement (en direct ou en peer to peer), pour accéder au catalogue américain de Netflix ou simplement protéger sa connexion, nous n’avons jamais rencontré le moindre problème ou de fuite DNS via l’ensemble de serveurs testés.
Promesse tenue donc puisque d’une manière générale, les serveurs d’ExpressVPN affichent de très bons débits, souvent supérieurs à ce que l’on retrouve chez de nombreux autres VPN. Voici quelques tests de débits que nous avons effectués sur un PC avec une connexion fibre filaire parisienne et via la plateforme Nperf.
DOWNLOAD (Mb/S) | UPLOAD (Mb/S) | PING | |
---|---|---|---|
SANS VPN | 853 | 671 | 2 |
SERVEUR FRANCAIS (AUTO) | 828 | 590 | 4 |
SERVEUR FRANCAIS(STRASBOURG) | 584 | 244 | 17 |
SERVEUR US (NEW YORK) | 273 | 246 | 79 |
SERVEUR US (SAN FRANCISCO) | 134 | 51 | 151 |
SERVEUR JAPONAIS (TOKYO) | 90 | 69 | 367 |
SERVEUR HONGKONGAIS | 53 | 15 | 237 |
SERVEUR SUD AFRICAIN | 19 | 0,60 | 174 |
SERVEUR FINLANDAIS | 311 | 32 | 46 |
Quel que soit le serveur sur lequel nous nous sommes connectés, les débits sont toujours restés proches de 200 Mb/s en download. Les serveurs un peu plus éloignés ont en revanche plus de mal avec notamment une montée en ping dépassant les 200, voire 300 ms dans la majorité des cas.
Ces bonnes performances sont sans doute mises en valeur par l’apport du protocole Lightway. Il s’agit d’un protocole réseau maison développé par ExpressVPN basé sur les performances, la fiabilité et la souplesse. Une façon pour le service de mettre de côté OpenVPN, le protocole universel utilisé par de nombreux VPN, mais dont l’ancienneté et la complexité ne conviennent plus aux standards actuels.
Politique de confidentialité
Comme la plupart des VPN (en tout cas payants), ExpressVPN revendique une confidentialité totale concernant les informations sensibles de ses utilisateurs. Cela passe par les logs lors de son utilisation, des historiques et même de l’horodatage des sessions de ses utilisateurs. Pour le coup, même s’il s’agit d’une habitude chez la plupart des VPN, la communication du service a toujours été honnête là-dessus.
ExpressVPN a déjà prouvé sa bonne foi par le passé via la certification de sa politique de confidentialité par la société d’audit indépendante Price Waterhouse Coopers. Plus tard, c’est Cure53, encore une société indépendante d’audit de sécurité, qui s’est chargé de valider les protocoles utilisés. ExpressVPN est également membre du VPN Trust Initiative, un groupe de défense de la sécurité en ligne des consommateurs et, jusqu’alors, le service n’a fait l’objet d’aucune fuite ni de piratage de données.
Cependant, jusqu’à très récemment, Express VPN était un service indépendant. Il vient cependant d’être racheté pour 936 millions de dollars par Kape Technologie, le 13 septembre 2021 précisément. En quoi est-ce un problème dans ce cas-ci ? Il faut savoir que cette société spécialisée dans les logiciels publicitaires fait l’objet de nombreuses controverses depuis des années et ses activités vont à l’encontre de ce que promeut le VPN depuis sa création. Elle a déjà fait l’acquisition de nombreuses autres sociétés spécialisées dans la cybersécurité et notamment de VPN comme Private Internet Access, Zenmate ou encore… Cyberghost VPN. Si ExpressVPN clame son indépendance vis-à-vis de sa nouvelle maison-mère, le doute est déjà permis quant au futur de la politique de confidentialité du service. Affaire à suivre donc.
Service client
C’est un point sur lequel ExpressVPN est très compétent. Son service client est réactif et on accède rapidement à un conseiller en ligne via le chat du site web officiel. De plus, celui-ci dispose depuis récemment d’un module de traduction automatique permettant de converser avec un agent connecté sans crainte d’être mal compris.
On apprécie aussi la présence de nombreux tutoriels et guides en Français accessibles depuis la page du support du VPN parfois bien utiles pour éviter de passer par le tchat en ligne.
Tarifs d’ExpressVPN
ExpressVPN est sans conteste l’un des fournisseurs de VPN les plus chers du marché. Il propose 3 formules d’abonnement, dont la plus populaire est un abonnement d’un an actuellement à 7,56 euros par mois, soit 90,86 euros l’année. C’est près de deux fois plus cher que l’abonnement annuel chez NordVPN ou celui de 2 ans chez Cyberghost. À voir si les prix seront amenés à évoluer avec le temps, surtout depuis le changement de propriétaire.
En l’état, il est compliqué de déterminer si cela reste une bonne affaire malgré les qualités du service. Dans tous les cas, les 30 premiers jours peuvent donner lieu à un remboursement total en cas de non-satisfaction.
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