Athlé: "Je suis là pour faire le taf, pas pour briller", assure Romain Barras, nouveau patron des Bleus

Athlé: "Je suis là pour faire le taf, pas pour briller", assure Romain Barras, nouveau patron des Bleus

Le Romain Barras, champion d’Europe du décathlon en 2010, devient le patron de l’équipe de France d’athlétisme pour un des plus grands défis de son histoire: réussir les Jeux olympiques de Paris 2024. Officiellement nommé directeur de la haute performance jeudi, le successeur de Florian Rousseau formera la charnière de la Fédération française d’athlétisme avec le DTN Patrick Ranvier. Romain Barras n’a "jamais ambitionné un tel poste", et même s’il se dit admiratif des athlètes, il veut être bienveillant sans être complaisant pour amener les Bleus le plus haut possible.

Romain Barras, vous assuriez l’intérim depuis septembre 2021 et le départ de Florian Rousseau de son poste de directeur de la haute performance. Vous voir nommé à sa place, c’est logique?

Tant que tu n’es pas nommé… rien n’est jamais sûr. C’est un poste incroyable, il fait envie à beaucoup de monde. Ce poste est convoité, tu entends beaucoup de choses, surtout quand tu es dans les couloirs de la Fédération. Le président André Giraud est très sollicité. Je comprends, c’est très prestigieux, l’athlétisme est le sport olympique numéro 1. Je suis très content, c’est très prestigieux mais c’est aussi beaucoup de pression.

Une très belle promotion justement pour vous qui étiez en charge du quotidien des hauts potentiels olympiques depuis 2018 auprès de la DTN. Avant Paris 2024, l’opportunité est magnifique...

Je n’avais jamais ambitionné un tel poste. Je suis venu à la FFA avec Patrice Gergès (DTN de 2017 à 2020), puis ensuite j’ai travaillé avec Florian Rousseau, qui connaissait un peu moins la technique de l’athlétisme. J’ai donc pris de l’ampleur mais j’étais bien à ma place. J’ai beaucoup appris avec les deux. Avec Mehdi Baala aussi (directeur des équipes de France). Jamais je n’aurais pensé arriver là. Mais ce qui doit être fait doit être fait. Il faut quelqu’un, et j’ai bossé depuis septembre, préparé l’avenir. Le haut niveau n’attend pas.

Avec Patrick Ranvier à la DTN et vous à la direction de la haute performance, a-t-on enfin un duo solide à la tête des Bleus de l’athlétisme?

Patrick a une énorme expérience et un parcours formidable. Il est le seul DTN français à l’avoir été dans trois sports différents. C’est très important de m’inspirer de ce genre de personnes et j’ai aussi une grande aide de la part de toutes les équipes de la FFA (ndlr : l’organigramme final n’est pas encore acté). Avec le DTN, on partage les mêmes valeurs, la volonté d’être équitable avec tous et non d’agir au doigt mouillé. Très important aussi, il n’est pas langue de bois, comme moi. J’apprécie énormément sa capacité d’écoute, il sait gérer les désaccords. Je veux travailler en équipe.

Vous êtes un ancien décathlonien, avec donc la pratique assidue de dix disciplines de l’athlétisme. C’est une vraie force pour être à votre poste ?

Athlé:

Je le pense vraiment. Je peux mieux comprendre les souffrances des athlètes, au moins un dixième d’entre elles… Je sais ce que c’est de faire une séance de lactique, de devoir gagner de la force. Je connais aussi ce qu’est de pratiquer une discipline qui n’est pas médiatique, d’avoir un boulot à côté, de devoir faire ses études. Mon parcours m’aide et les athlètes le sentent. J’ai donc 20 ans de haut niveau, j’ai été consultant télé aussi. Cela a étoffé ma connaissance de l’athlétisme mondial. Avec Patrick et Florian, j’ai appris à voir l’envers du décor. Et je pense que les meilleures personnes pour diriger, ce ne sont pas les carriéristes, mais celles qui ne veulent pas diriger. Je suis là pour faire le taf, pas pour briller.

Premier gros rendez-vous à Belgrade pour les championnats du monde en salle (18-20 mars): à quoi vous attendez-vous de la part de l’équipe de France?

C’est un premier point d’étape mais en même temps, très proche de l’objectif olympique Paris 2024. Ça reste une compétition en salle, donc on ira avec une équipe assez réduite avec uniquement des finalistes potentiels. On n’emmènera personne pour la découverte… D’autres temps de la saison serviront à cela. On aura une équipe aguerrie pour les championnats du monde de Eugene (Etats-Unis) en juillet, le gros objectif de la saison. Puis il y aura les championnats d’Europe à Munich à la fin de l’été. Là on ira avec une équipe élargie pour permettre aux jeunes de voir ce qu’est le haut niveau.

Pour revenir à Belgrade, quels sont vos critères de sélection? Participer aux championnats de France sera-t-il obligatoire?

Vous faites référence aux derniers championnats à Angers, avant les JO et les tergiversations autour de quelques athlètes. Mais ce n’était pas la majorité (ndlr: Bosse ou Vicaut notamment étaient absents mais ont quand même voyagé à Tokyo). Les critères de sélection sont très importants. On doit s’y tenir et éviter les exceptions pour ne pas ouvrir la porte aux hors critère. Dura lex sed lex! La loi est dure mais c’est la loi. Le haut niveau, c’est la bienveillance sans complaisance. Je respecte énormément les athlètes, je sais comme ce sport peut être dur mais il y a des responsabilités à avoir.

Propos recueillis par Aurélien Tiercin

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