Albi. La MJC refuse d’être privée d’une partie de ses locaux

Albi. La MJC refuse d’être privée d’une partie de ses locaux

"Il faut lui demander". À la MJC, les membres du conseil d’administration se demandent ce qu’ils ont bien pu faire à la mairie pour mériter un tel traitement. Silencieux depuis un an, hier, ils ont souhaité exprimer leurs inquiétudes et leurs interrogations.

Tout a débuté lors du conseil municipal de décembre 2020. Ce soir-là, les élus votent la suppression d’une partie des subventions à la structure (80 000 €). Motif invoqué par la maire : la MJC ne sait pas se réinventer. La structure a été alertée juste quelques jours avant. Le "coup de massue" est sévère mais la MJC entend le message et travaille à l’élaboration d’un projet. Dans celui-ci, la cour et les anciennes cuisines prennent une place primordiale. La structure veut se réorganiser autour de la cour avec une entrée par la rue Jules Rolland. "On réfléchit depuis 2017 à tourner l’activité de la structure vers la cour pour des raisons de sécurité", indique le conseil d’administration. Dans ses projets, la structure compte créer un café associatif à la place des anciennes cuisines et un jardin participatif dans la cour. Elle a commencé à en parler à la ville en juin lors d’un conseil d’administration.

Et là lors du dernier conseil municipal, nouveau coup de massue. La ville accorde le droit à l’habitat des jeunes en Albigeois de demander un permis de construire sur l’immeuble qui jouxte la MJC mais aussi sur une partie de la parcelle dont la MJC a l’usage par convention avec la ville. En gros, plus de la moitié de la cour et les cuisines, qui seront détruites. "Le projet immobilier déloge brutalement la MJC d’espaces qui lui sont pourtant dévolus par convention avec la ville". Là encore, le projet a été présenté à la MJC quelques jours avant le conseil.

Albi. La MJC refuse d’être privée d’une partie de ses locaux

Pour la structure, un tel projet remet en cause le sien, mais aussi son fonctionnement actuel. "La cour sert. Nous y faisons des événements. Ce n’est pas une friche. Durant la crise sanitaire, on y faisait les ateliers. Certes aujourd’hui, elle est envahie par les herbes mais c’est l’hiver on laisse vivre les sols". L’ancienne cuisine sert aussi à stocker du matériel.

Le conseil d’administration entend donc refuser ce projet, rappelant qu’il existe d’autres solutions pour créer un foyer de jeunes travailleurs sur la ville. Projet auquel la MJC adhère totalement ayant elle-même géré par le passé un tel foyer.

Mais la ville peut passer outre le refus de la MJC. La convention qui lie les deux parties s’arrête en juin. "En juin, la mairie pourra la dénoncer. On peut être délogés du jour au lendemain", souligne le conseil d’administration.

Quand on ajoute à cela que la ville ne relaie plus les informations de la structure dans son journal municipal, on comprend que les membres se posent quelques questions. "Aujourd’hui dans cette situation, comment ne pas ressentir un ébranlement de notre confiance en l’avenir du projet de la MJC que pourtant la ville nous incite à concevoir ?"

Pour autant, pas question de déterrer la hache de guerre, les membres souhaitent "retrouver le chemin du dialogue". Et réitèrent leur demande de rendez-vous avec la ville. Jusqu’ici, leurs demandes sont restées lettre morte.

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