iPhone 8 : le dos en verre ne se remplace pas mais est-ce si grave ? | iGeneration

iPhone 8 : le dos en verre ne se remplace pas mais est-ce si grave ? | iGeneration

Les iPhone 8 ont signé le retour d'un dos en verre comme en utilisaient les iPhone 4, avant que les châssis en aluminium (ou polycarbonate) ne prennent la suite.

Parmi les innombrables différences entre ces deux générations d'iPhone — huit ans les séparent — il y a celle de l'accès aux composants. Ce qui illustre aussi les évolutions dans la nature des réparations le plus souvent effectuées.

Dans son démontage de l'iPhone 8, iFixit constate que la plaque arrière en verre est pour ainsi dire impossible à enlever sans jouer du scalpel et tout abîmer. Si l'on brise le verre à l'arrière de son iPhone 8, c'est l'appareil qui sera échangé, nous a confirmé un technicien. Un dos cassé appartient à la liste des problèmes non réparables (lire aussi Les frais de réparation de l’iPhone 8 et de l’iPhone 8 Plus sont connus).

À l'inverse, la partie arrière d'un iPhone 4 se laissait dépiauter aussi facilement qu'un lapin. Il suffisait d'exercer une pression verticale pour enlever le dos en verre. On avait alors un accès quasi immédiat à la batterie. Sauf qu'il fallait ensuite retirer tout le contenu du téléphone pour arriver, après 31 étapes, à ôter l'écran s'il devait être changé. Cet écran était en effet attaché à la carte-mère.

Sur les iPhone 8 (en remontant jusqu'à l'iPhone 5) on fait le chemin inverse : on passe par l'avant. L'écran s'enlève assez facilement et la batterie est également tout de suite exposée, comme le soulignait avec satisfaction iFixit.

iPhone 8 : le dos en verre ne se remplace pas mais est-ce si grave ? | iGeneration

En résumé, le dos en verre brisé d'un iPhone 4 se changeait en un tournemain sans trop de frais, celui d'un iPhone 8 va obliger à remplacer le téléphone.

Cet habitué des interventions sur iPhone chez Apple nous expliquait que la quasi totalité des réparations qui sont effectuées sur les iPhone concernent « l'écran, la batterie, les haut-parleurs et le module caméra ». C'est vers eux que va la priorité pour la facilité d'accès et les réparations.

Le choix de l'aluminium pour le châssis avait le mérite de limiter les problèmes de ce côté là. L'obligation d'en revenir au verre pour la recharge par induction va peut-être remettre au goût du jour ce type de casse. On verra dans les prochains mois comment ce dos résiste aux chocs.

Pour ce réparateur, proposer un téléphone complètement modulaire dans sa construction interne, où tout est pensé pour être changé, aurait néanmoins des inconvénients : davantage de parties mobiles signifie plus de fragilités potentielles, puis une épaisseur accrue due aux systèmes de fixation, eux-même plus nombreux et plus complexes, qui seront à leur tour sujets à diverses fragilités.

Cela induit aussi davantage de risques de mauvaises manipulations lors des interventions, sans parler du temps nécessaire pour effectuer ces réparations : « Refaire intégralement un téléphone en atelier est possible, mais ça nécessiterait beaucoup de temps et les clients râlent déjà beaucoup lorsqu'il faut attendre plus d'une heure pour réparer un "simple" écran… ».

D'aucuns se sont déjà frottés à l'idée de construire un téléphone entièrement modulaire. Le projet ARA de Google en est un bon exemple mais il a fini par tomber dans les limbes il y a un an. Il faisait face à la complexité d'une équation qui consiste à proposer un téléphone qui ne ressemble pas à une épaisse brique, qui soit capable de suivre les évolutions des technologies sur quelques années, de proposer des modules très abordables et de fédérer des fabricants autour de ce concept.

Le parti pris d'Apple avec cet iPhone 8 au dos bien collé, semble être de considérer que le dos en verre est suffisamment solide pour encaisser sans broncher les petits chocs de tous les jours et qu'une très large majorité d'utilisateurs protège de toute façon son téléphone avec un étui (la proportion serait d'environ 80 %). Étui qui, même épais, n'empêche pas la fonction de recharge par induction. La priorité étant de pouvoir intervenir vite et bien sur l'écran et sur une poignée d'autres dépendances.

Ne resterait alors qu'une minorité d'utilisateurs, qui n'ont cure d'un étui, et qui vont prendre le risque d'un bris de verre, avec les conséquences que cela implique pour leur porte-monnaie, dans ce cas un contrat AppleCare+ n'est pas forcément une mauvaise idée.

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